(Béatrice Giblin, Géopolitique des régions françaises, 1986, p.34)
Introduction
En 2007, le Conseil Constitutionnel émet une injonction sur la nécessité de procéder à un découpage électoral, au risque, sinon, de ne pouvoir garantir la légitimité des résultats électoraux au scrutin suivant. Après plusieurs refus de procéder à un redécoupage (1999-2002, 2004-2005), et alors que le dernier effectué datait de 1986, les écarts de représentativité entre les différents députés s’étaient accentués. Si le dernier recensement complet de 1999 avait montré des évolutions démographiques importantes, les élections législatives de 2007 avaient été l’occasion de constater à quel point ces évolutions avaient induits un nécessaire redécoupage pour permettre de garantir une relative uniformité de la base territoriale, et par là démographique, des représentants du peuple au Palais Bourbon. Thomas Ehrhard montre que ce découpage n’a pas été fait plus tôt car les partis rechignaient à cela, étant donné les difficultés qu’il engendrait. C’est donc parce que le Conseil Constitutionnel a posé une sorte d’ultimatum que la procédure a été mise en place. La tâche était considérée comme « risquée et hasardeuse » (T. Ehrhard, 2014, p.79).
Ce sont les partis politiques qui sont en charge, en France, de redéfinir les limites des circonscriptions, via une délégation de pouvoir du ministre de l’Intérieur. En 2009, Brice Hortefeux nomme des responsables pour cette opération, Alain Marleix et Hervé Fabre-Aubrespy. Ils faisaient déjà partis de l’équipe qui avait procédé au dernier découpage, en 1986. Elle avait alors été nommée par Charles Pasqua, ministre de l’intérieur de l’époque. Ces deux hommes sont reconnus, au sein du parti UMP dont ils sont membres, pour leur compétence dans le domaine des élections, des réseaux partisans et des circonscriptions. Face à eux le parti socialiste dispose aussi de deux experts, Christophe Borgel et Bruno Le Roux. Ils auront un rôle actif dans ce redécoupage puisqu’ils rencontreront les deux experts de l’UMP à plusieurs reprises. Notons, que ce n’est donc pas le Parlement, pourtant directement concerné par la procédure de découpage des circonscriptions législatives, qui en est saisi.
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