Les grandes villes s’inscrivent pleinement comme des acteurs de la mondialisation. Classer ces villes, les hiérarchiser pour mesurer leur puissance, leur rayonnement culturel et (ou) médiatique, leur pouvoir d’attractivité est un exercice difficile mais qui représente un enjeu aujourd’hui essentiel.
Les grandes villes s’inscrivent pleinement comme des acteurs de la mondialisation. Classer ces villes, les hiérarchiser pour mesurer leur puissance, leur rayonnement culturel et (ou) médiatique, leur pouvoir d’attractivité est un exercice difficile mais qui représente un enjeu aujourd’hui essentiel.

En 2016, on estime que 54,5% de la population mondiale vit dans des villes. D’ici 2030, on prévoit qu’elles abriteront 60% de la population mondiale et qu’une personne sur trois vivra dans des villes d’au moins un demi-million d’habitants. Cette urbanisation qui avance à grands pas connaît aujourd’hui des tendances contrastées. Elle se concentre dans les grandes métropoles, pousse en Asie et en Afrique pour y faire naître de nouveaux géants démographiques. Elle fabrique ici des bidonvilles voire des mégabidonvilles (1), là de nouveaux centres d’affaires symbolisés en général par une ou plusieurs skylines. Ces paysages urbains tendent même parfois à s’uniformiser et les bidonvilles ne sont pas seulement l’apanage des villes des pays en développement.
Les villes et notamment les grandes villes sont des acteurs de la mondialisation et à ce titre elles génèrent une puissance qu’il est difficile de mesurer. Le poids démographique d’une ville, sa production de richesse, le nombre de milliardaires qui y séjournent sont-ils des critères décisifs ? Au-delà des aspects quantitatifs, le pouvoir d’attraction ou le degré de compétitivité ne donnent-ils pas de meilleures réponses lorsqu’il s’agit de classer ces grandes villes ?

L’instant pédagogique : tant de questions qu’il est important de développer lorsque l’on veut aborder en classe terminale la question de la « ville mondiale », actrice de la mondialisation. Cette notion assez abstraite nécessite, me semble t-il, l’analyse de quelques cartes simples que je vous propose ici.

Les documents sont accessibles en pdf en fin d’article pour les adhérents

I – Les poids démographique et économique des villes sont-ils des critères de puissance ?

A – Le poids du nombre (document 1 – un monde de grandes villes)

Le Département d’économie et des affaires sociales de l’ONU nous permet de réaliser des cartes à partir de données multiples et variées concernant notamment les villes dans le monde, de classer chaque année, les villes et les agglomérations, de les hiérarchiser (les 30, les 50 ou les 100 plus grandes villes et agglomérations par exemple) et d’observer les grandes tendances à court ou moyen terme. A partir de ces données, on peut élaborer des cartes qui donnent une vision diachronique et (ou) synchronique de l’univers mondial des grandes cités.

Cette première carte qui localise les grandes villes dans le monde en 2016 (agglomérations de plus de 3 millions d’habitants) permet de relever quelques grandes tendances :

  • La domination de l’Asie autour des deux pôles chinois et indien ; les grandes villes sont principalement situées le long des littoraux, autour de delta comme le Delta de la Rivières des Perles, et de quelques grands fleuves comme le Yangzi Jiang (le fleuve Bleu), le Brahmapoutre ou le Gange.
  • Le poids toujours important des Etats-Unis d’Amérique (Mégalopolis, grands lacs, façade pacifique…)
  • La faiblesse de l’Europe notamment de l’Europe occidentale (Londres et Paris dominent largement le paysage urbain de l’Europe de l’Ouest)
  • La montée en puissance de quelques pays émergents, en Afrique (Golfe de Guinée), en Amérique latine (Brésil et Mexique notamment) et autour de la Méditerranée (Turquie, Egypte). Ce que confirment les données prospectives de l’ONU (document 2).

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