Nicolas Balaresque, Daniel Oster – la cartographie, classe préparatoire-CAPES-agrégation-IEP. Éditions Nathan, collection nouveaux continents.

C’est avec beaucoup d’intérêt, et grâce à la constance de l’attachée de presse de cette collection, que nous avons découvert ce dernier volume de la collection « nouveaux continents », qui a été très largement présentée par la Cliothèque.
Cet article de présentation de l’ouvrage : « la cartographie » sera publié simultanément sur trois des sites de la galaxie des Clionautes, Clio prépas, Clio Carto, et bien entendu, la Cliothèque.
Cette ouvrage présente 40 cartes, répartis en trois ensembles, les enjeux planétaires, les grandes régions du monde, et les dynamiques infra continentales.
Il est très clairement destiné aux études supérieures, même si les professeurs du second degré pourront trouver des exemples de cartes particulièrement précieuses pour traiter certaines des questions du programme, notamment d’classe terminale.
L’ouvrage commence par une présentation des principes et les méthodes de la cartographie, et le lecteur qui n’est pas directement impliqué dans la préparation des différents concours, notamment ceux des écoles de commerce, pourra découvrir que cette épreuve suppose également la réalisation d’un croquis.
Lorsque l’on a la chance de compter parmi les contributeurs des Clionautes, Jacques Muniga et Jean-Christophe Fichet, des praticiens assidus de cet exercice qui consiste à mettre le monde en cartes, on se doit de faire preuve de modestie lorsque l’on présente ce que l’on pourrait qualifier d’évidences.
Les auteurs rappellent donc l’importance du croquis ou de la carte qui accompagne dans les concours post bac les dissertations. Le croquis ou la carte favorise une « lecture bienveillante de la dissertation » et on voit bien que son appréciation chiffrée va très au-delà du chiffre cinq qui lui est théoriquement attribué.
Nous développerons rapidement cette partie sur « la réflexion préalable à la réalisation de la carte » qui peut être riche d’enseignements, y compris pour le professeur du second degré qui envisage la réalisation d’un croquis pour ces classes. Mais cela vaut aussi pour le professeur qui exerce dans les différentes catégories de classes préparatoires ou dans les instituts d’études politiques. La reproduction de cartes, facilitée par les usages numériques et leur utilisation, par le biais de PowerPoint plus ou moins heureux, a eu tendance à « stériliser » cette réflexion.
Les auteurs se livrent donc à un inventaire, des «réflexions préalables » qui se révèlent surtout indispensables. La question des limites géographiques et historiques du sujet n’est pas anodine, surtout lorsque l’on voit que dans certains manuels du secondaire, voire des présentations destinées à l’enseignement supérieur, des réalisations très imprécises avec des données qui peuvent apparaître comme obsolète. Cela concerne les chiffres concernant la production intérieure brute, les taux de croissance, et même les indicateurs démographiques.
Les auteurs interrogent également la notion de transcription cartographique d’une notion complexe. « La Méditerranée, des jeux d’interfaces multiples », multipliant les faits les enjeux de réflexion, la notion de pluriel pour interfaces n’est pas anodine.
À partir de cette réflexion, il convient d’élaborer la problématique, et on voit bien que la réalisation du croquis va bien au-delà de cet exercice qui consiste à plaquer des informations sur un fond de carte. Il est d’ailleurs dommage qu’il n’existe pas de méthode précise, au moment de l’évaluation, pour mesurer ce qui relève de l’apprentissage « par cœur » et de la réflexion.

Réfléchir d’abord

La sélection des informations est également un exercice difficile, d’autant que le correcteur peut faire preuve de subjectivité dans ce domaine. Une carte sur la mondialisation doit-elle ou non montrer les paradis fiscaux ? Ne pas les mentionner est-il ou non pénalisant ?
À propos du langage cartographique, l’auteur rappelle les règles de sémiologie graphique définie par Jacques Bertin dans l’ouvrage qui porte ce titre publié pour la première fois en 1967. Ces règles sont désormais communément admises, avec les trois signes graphiques élémentaires, les figurés ponctuels, linéaire et de surface, avec les six variables visuelles, comme la forme, la taille, la couleur, la valeur, l’orientation et le grain. La progression du foncé au clair que l’on appelle camaïeu n’est pas forcément facile à réaliser dans un temps limité. C’est d’ailleurs cette réflexion à propos du temps limité, qui sera la plus utile aux enseignants.
Les 40 cartes qui sont proposées dans l’ouvrage couvrent les grands sujets actuels. Un regret qui sera exprimé ici est celui de la présentation de ces cartes sur une double page qui est bien entendu coupée en son centre par la reliure. Si l’on peut comprendre les préoccupations de l’éditeur pour éviter le photocopillage, cela est tout de même un petit peu gênant pour la lecture de ces cartes. Sur les cartes européo centrées les difficultés de lecture sont parfois importantes. On ne trouvera pas de révélations majeures en matière de « cartographie radicale » dans cet ouvrage, mais l’étudiant qui ferait l’acquisition de cet ouvrage disposerait à la fois d’une réalisation graphique et un commentaire très précis, et en même temps synthétique, une double page maximum, pour approfondir ses connaissances et par voie de conséquence réaliser le croquis qui permettra sa réussite.